06 août 2024 ~ 0 Commentaire

Cette sorte d’évidence – Alain Marc

Avant d’entrer dans le texte de ce recueil, d’en décortiquer le contenu, d’en saisir le sens et la signification, le voudras parler de sa forme : un recueil de courts poèmes illustrés ou un recueil d’illustrations assorties de poèmes ? Difficile de le préciser avec certitude mais là n’est pas l’important puisque l’auteur indique qu’il s’agit d’évidences, des poèmes de quelques vers ne comportant que quelques mots, une véritable épure de texte. Sur chaque page sont disposées alternativement, une sur la partie gauche, l’autre sur la partie droite, et ainsi de suite, des strophes : ces évidences, ces épures de texte.

Comme je l’ai dit plus haut, ce recueil comporte de nombreuses illustrations de Patrice Masson – un Franc-Comtois tout comme moi – des Scanography produites à partir de photogrammes réalisés avec des Podifoto. Je fais confiance à l’éditeur car je ne suis pas suffisamment versé dans l’art photographique pour expliquer la technique utilisée par l’illustrateur. Ces illustrations de couleur sépia donnent un certain cachet au recueil, il lui confère un côté plus chic, un peu ancien comme les vieilles photos argentiques de nos aïeux, formant un joli écrin pour les évidences d’Alain.

Dans les notes qu’il a rédigées en fin d’ouvrage, l’auteur explique ce qu’il entend par « évidence » : « l’ « évidence » est un instant : cela est une … évidence. Instants brefs de révélation, du monde et des hommes ». «… chaque tournure tord une idée évidente et devient si innovante avec la friction des autres évidences ». L’exercice consiste donc à définir en quelques mots particulièrement choisis un événement, un phénomène, un état, … Certaines de ces évidences trouveraient certainement leur place dans un recueil d’aphorismes comme j’en lis souvent : « La constellation / du chien / n’aboie pas ! ».

La sobriété du texte, La qualité de l’écriture après le passage au sas des mots que l’auteur blute et tamise pendant de longs moments, jusqu’à ce qu’il trouve le mot juste, celui qui fera chanter le vers et créera la friction recherchée. J’ai relevé quelques exemples comme cette évidence : « La règle / ne règle jamais / Rien », comme cet oxymore : « Le silence / est parfois tellement / bruyant ! » ou ce paradoxe : « L’Ordre nait / naît du / Chaos ». Ces exemples montrent bien qu’avec quelques mots seulement l’auteur évoque un pensée, un état, une réflexion, …, une évidence.

La poésie écrite par Alain Marc s’inspire de la musique, celle de Dutilleux notamment, des mathématiques, de la métaphysique, …, pour tenter de comprendre le fonctionnement de l’univers. Elle m’a fait penser à une citation que j’ai lue récemment dans le recueil, « Désordres » de Pierre-Michel Sivadier : « L’intitulé et la terminologie des mathématiques, si proches de la musique et de la poésie, font toujours rêver ».

Tarmac éditions

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