28 août 2021 ~ 0 Commentaire

Treize acquiescements faits au coeur – Catherine Baptiste

Guy Béart chantait « Elle est en couleur mon histoire / Il était blanc elle était noire / … », Catherine Baptiste, elle, écrit des poèmes en couleurs mais ils ne sont ni blancs ni noirs, qui ne sont pas couleurs, ils sont beaucoup plus chatoyants, rouges surtout. En des vers très libres, courts, concentrés, condensés, en quelques mots seulement, elle dit le monde, sa flore, sa faune, les femmes et les hommes et toute l’énergie qu’ils dispensent pour vivre « debout » face aux calamités qui les guettent, comme cette folle pandémie qui perturbe la planète entière.

Catherine choisit ses mots et les travaille comme un chef étoilé sélectionne ses produits avant de les accommoder. Elle préfère les mots « rouges », rouges comme le sang pour dire la vie qui coule dans les veines

« Le sang / peut-être / … »

Des mots « rouges », rouges comme la fureur, « la Fureur de vivre », rouge comme un rugissement pour dire les hommes et les femmes quand ils sont en ébullition pour combattre se défendre, imposer leur envie de vivre, leur douleur de vivre, …

« Les mots font des silhouettes au mépris de la nuit / il y a des hommes en guerre et des femmes en fureur / des gutturales / dans l’orange-sanguine de nos joues ». « … / une transcendance, un émerveillement, une colère un rugissement ? »

Des mots rouges comme la terre grasse, la terre qui nourrit les plantes, la flore et la faune.

« Se saisir d’une parole rouge / comme on plante un petit arbre brun / dans la terre sombre des garrigues »

Des mots rouges comme les feux de l’amour, des mots rouges pour les mettre dans la bouche de la femme aimante.

« Rouges / au seuil d’une langue aimante / désirante et possiblement belle / puissante, imparable / … »

Des mots rouge comme des mots forts qui se mêlent aux mots bleus pour prendre une teinte violacée.

« A vouloir s’adresser avec cœur au cœur / en des paroles rouge-envols, rouge-dignité / on écrit parfois bleu-tout-campanule / bleu-campagnard et même rouge-violacé »

Catherine explore, expérimente, le langage « rouge » pour décrire l’élan vital nécessaire à toute forme de vie, l’énergie nécessaire à toute forme d’action, l’amour flamme de la vie.

Editions du cygne

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