03 octobre 2020 ~ 0 Commentaire

Chassez le mégalo, il revient à vélo – Jean-Jacques Nuel

Quelques mois avant de lire ce recueil d’aphorismes, j’ai lu un autre texte de Jean-Jacques Nuel dans lequel il raconte une histoire où il évoque la foi en Dieu, sa foi en Dieu. A cette époque j’ai retenu, cette impression :

« Histoire extraordinaire, illusion spirituelle, révélation divine … ? Nous ne saurons jamais mais nous avons tous compris le message de Jean-Jacques Nuel, la vie n’est pas qu’une aire de lutte pour la possession des biens matériels, la vie c’est aussi un espace spirituel qui, peut-être, dépasse l’espace temporel qui nous est confié le temps de construire et consumer notre existence. On peut lire ce petit récit comme un évangile qui raconterait la vie d’une incarnation de Dieu auquel l’auteur croit de plus en plus fort. Chacun mesurera ses arguments à l’aune de sa propre croyance, moi je retiendrai avant tout sa grande sagesse et son désir de voir un monde plus ouvert à la spiritualité ».

Et, dès les premières pages de ce nouveau recueil d’aphorismes, je lis tout ébaubi des pointes acérées adressées à ce même Dieu qui n’est même pas supérieur à sa créature.

« Dieu s’est fait la main sur plus de cent milliards d’êtres humains avant de me créer. Tant d’essais infructueux pour aboutir à un tel chef d’œuvre. »

Pour un croyant, la sentence est salée, et il faudrait en ajouter d’autres comme celle-ci :

« Depuis le jour béni de ma naissance, on peut enfin affirmer que Dieu a créé l’homme à son image. »

Voilà Jean-Jacques Nuel se prend pour Dieu mais, ceux qui comme moi, le lise fidèlement comprendront vite que Jean-Jacques n’a rien d’un mégalo, il s’est simplement affublé de la tenue du mégalo pour pouvoir tirer ses traits empoisonnés sans blesser quiconque. A travers sa personne c’est tous les mégalos qui peuplent notre planète, et ils sont nombreux, qu’il voudrait stigmatiser sans en blesser aucun. Ce subterfuge lui permet même de rajouter une poignée de flèches bien acérées où j’en prélevé certaines destinées à sa propre mère, je les ai trouvées délicieuses :

« Ma mère et moi, nous disputons souvent pour savoir qui était le principal interprète dans la scène de ma naissance. »

« Sans vouloir lui manquer de respect, ma mère a été la souris qui accouche d’une montagne. »

« Ma mère a beaucoup souffert le jour de mon accouchement, car j’avais déjà la grosse tête. »

J’ai aussi mesuré la très grande finesse de son esprit et ses immenses capacités à construire des formules de la plus belle absurdité, comme celle-ci que j’adore :

« J’aurais aimé apprendre à lire dans mes propres livres ; hélas, je suis né trop tôt. »

Il y a au moins un aphorisme autour duquel nous pourrions nous rencontrer pour boire un coup du merveilleux vin de son pays, celui-là, hélas il n’est pas que drôle, il est aussi criant de vérité eu égard à l’immense population qu’il concerne :

« J’envie le roi des cons pour le nombre de ses sujets. »

Jean-Jacques n’est pas Dieu mais il a son fauteuil au panthéon des humoristes grinçants, son éditeur le sait bien et lui sait que son éditeur le sait, alors, cette anthologie : fiction ou réalité ?

« Mon éditeur me propose de publier un best of de mes aphorismes et de mes traits d’humour. L’intention est louable et part d’un bon sentiment mais, franchement, comment choisir quand tout est excellent ? »

C’est dit avec une telle humilité…

Cactus inébranlable éditions

Laisser un commentaire

An Other Fake Artist |
Nouvelleshorrifiques |
Twexter |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | FUYONS, LISONS !
| Taqbaylitiw
| Debauchesetperversions