14 septembre 2017 ~ 0 Commentaire

La vie du bon côté – Keisuke Hada

Dans une ville nouvelle de la banlieue de Tokyo, Kento, un jeune homme de vingt-huit ans souffreteux, sujet au rhume des foins, vit avec sa mère qui fait bouillir la marmite et son grand-père âgé de quatre-vingt-sept ans. Le vieil homme répète sans cesse qu’il souhaite mourir doucement et rapidement pour ne plus gêner les autres qui le supportent de moins en moins bien. Kento a quitté un emploi trop stressant et étudie seul à la maison pour chercher une autre situation.

Un ami médecin lui ayant confié que l’effort physique maintenait en bonne santé corporelle et psychique et que son insuffisance provoquait un état léthargique grevant notoirement l’espérance de vie, il décide concomitamment  de s’occuper du grand-père en lui évitant le maximum d’efforts afin qu’il se ramollisse encore plus vite et s’éteigne doucement, et de se mettre à la pratique sportive pour retrouver une meilleure forme physique. Il espère ainsi satisfaire le vœu du grand père : mourir vite et en douceur,  soulager sa mère qui ne supporte plus son père et trouver rapidement un nouvel emploi. Mais la vie c’est comme un sparadrap aux doigts du Capitaine Haddock, on ne s’en débarrasse pas comme ça. Le grand père veut-il réellement mourir ? Kento est-il vraiment prêt à voir son grand père partir dans un autre monde ?

Ce roman qui parait plutôt léger au premier abord pose cependant des problèmes qui sont bien réels, encore plus au Japon qu’ailleurs où la population est nettement vieillissante. Il évoque bien sûr celui de la vie qui devient de plus en plus difficile à supporter au fur et à mesure que l’âge avance, et de la mort qui, à la fois, attire et effraie. Il pose aussi celui de la vieillesse, de la place des personnes âgées dans la société, dans la famille, et de leur poids économique, sans occulter les contraintes sociales et affectives toujours sous-jacentes même quand les aïeux deviennent un véritable souci pour leurs descendants. L’auteur traite également le problème d’une jeunesse usée par un système économique sans pitié qui les maintient perpétuellement sous pression. Il est tellement difficile de trouver un emploi que beaucoup sont prêts à accepter n’importe quelles conditions de travail pour conserver celui qu’ils occupent.

La pudeur orientale empêche souvent les auteurs nippons de dire crûment ce qu’ils pensent, il faut soulever le coin du tapis pour découvrir ce qu’il y a dessous les apparences du texte.

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