Vie et mort de Katie Olson – James Garner
« Je suis une femme. Ni belle ni laide. J’ai trente ans, quarante ans, cinquante ans. Je ne me lave jamais. Je vis dans la crasse. Depuis que j’ai quatorze ans, je brûle, Le feu me ronge de l’intérieur. Alors ce feu, je le prends et je m’en sers pour nettoyer le monde ». Cette citation suffirait presque à résumer ce court récit, tout aussi violent que concis et même peut-être encore plus déstabilisant. Une vraie gifle !
James Garner est issu de la contre-culture américaine, sa plume, particulièrement acérée, critique violemment la société américaine. Dans ce très court récit, il raconte en quelques mots, quelques formules, quelques phrases courtes, dépouillées mais particulièrement incisives, la vie de Katie, une fille que la malchance a fait naître au mauvais endroit au mauvais moment. Violée régulièrement par son père sous le regard indifférent de sa mère, elle finit par se débarrasser de son bourreau sans que la police ne la soupçonne. Mais la chance l’abandonne et la police la rattrape quand elle l’accuse d’avoir allumé un incendie meurtrier. Le feu est l’arme qu’elle utilise pour se venger de tous ceux qui l’ont fait souffrir ou qui n’ont pas suspendu le geste de ceux qui l’ont torturé notamment cet abominable père.
Pauvre Katie elle sera la victime de tous : de sa famille, de la société, de la justice, de la police. Elle était pauvre sans défense, elle n’avait que le feu pour se défendre et même son arme s’est retourné contre elle.