Exode – Daniel De Bruycker & Maximilien Dauber
« Exode » est un long poème qui raconte sur toute la longueur du livre une forme d’odyssée dans un paysage désertique, magique, existant à peine :
« Nous ne savions pas ce que nous désirions
pour venir en ses terres arides
sous ce ciel absent :
Ayant des jambes nous marchions…
de pas en pas, nous avancions…
jusqu’où, nous l’ignorions
Sans doute étai-ce cela,
finissait-on par se dire,
que nous étions venus reconnaître. »
Ce paysage de sable et de lumière ne semble pas réel, c’est peut-être pour se convaincre que ce n’est pas un mirage que le poète à demander au photographe de fixer cette lumière avec ses ombres et la trace de leurs pas sur la pellicule.
« Nous regardions le moins possible
de crainte que tout cela s’efface
ou, pire, ne s’efface pas. »
On imagine ces voyageurs venus de nulle part allant nulle part comme des compagnons d’un Ulysse des temps modernes, se mouvant seulement dans le temps.
« Une falaise, entr’aperçue dans l’aube
semblait raconter une histoire
dont je savais la fin. »
Mais ce paysage a lui aussi son histoire et le photographe lui a donné une sublime existence, habitant le vide par son regard sur les détails qui peuplent cet univers de lumière. Et immanquablement on pense à Théodore Monod qui a sillonné le même désert que Maximilien Dauber, le photographe, qui accompagne Daniel de De Bruycker dans cet exode transcrit dans un « poème photo », genre que Jean-Louis Massot semble affectionner particulièrement, on ne peut que l’en féliciter le résultat est magnifique et, en ouvrant cet ouvrage, on devient tous des explorateurs du temps et de l’espace, des Ulysse, des Théodore Monod, des hommes qui marchent dans les livres de Malika Mokeddem… des hommes qui affrontent l’immensité déserte sans angoisse aucune, émerveillés comme au jour de leur naissance.