Nuages de saison – Jean-Louis Massot et Olivia HB
Mars secouait ses derniers flocons accrochés aux branches et réveillait le soleil un peu paresseux de la fin de l’hiver, alors le poète dériva la tête dans les nuages et se laissa bercer par la musique de ses vers, rêvassant à la belle photographe qu’il pourrait entraîner dans ses nuages.
« Ce matin des nappes
Polissonnes
Sont venues tirer
La langue au soleil
Qui se levait tandis
Que d’autres qui terminaient
Leur nuit
…. »
La photographe pris son appareil et fixa les brumes légères comme les gros nuages sur sa pellicule.
« Ces cumulus,
Lourds comme des
Boules d’angoisse,
Traversent à pas lents
La voûte pâle. »
Et ainsi, Jean-Louis Massot a peut-être inventé le poème photo comme un autre avant lui a inventé le roman photo. Mais ne serait-ce pas la photographe qui aurait emmené le poète dans ses images ? Lecteur je ne sais mais peut-être trouveras-tu la réponse dans ces jolis poèmes, légers comme une petite vapeur se levant sur la plaine un jour de printemps.
« Venu le soir,
Tirés d’un côté,
De l’autre poussé,
Les nuages rougissent
Et s’enlacent. »
La photographe et le poète ont réuni les nuages dans un même amour qui tonnera peut-être un soir d’orage.
« Vu du
Train Charleroi-Anvers à
L’entrée de La Gare
Du Midi
… »
Mais moi je ne prenais que le train pour Lille et je n’ai vu que les nuages qui sont dans les pages du recueil, sur les photos ou dans les vers.