10 février 2017 ~ 0 Commentaire

Le soir on se dit des poèmes – Thierry Radière

Thierry Radière ne m’en voudra pas si j’évoque l’objet avant son contenu, en effet ce livre est très séduisant, son éditeur, une petite maison associative que j’ai découverte avec cette lecture, a réalisé un joli petit livre qui évoque les livres de comptines. Il en a confié l’illustration à José Mangano qui a inséré de nombreux dessins entre les poésies de l’auteur, des dessins naïfs, des dessins aux couleurs chatoyantes qui attireront à coups sûrs l’œil des enfants et les raviront.

Ce livre Thierry l’a écrit comme une offrande, une offrande thérapeutique, qu’il voudrait, une fois encore, insufflé à sa chère fille atteinte d’un mal pernicieux :

« dans le poème que je t’écris

je cherche le souffle d’un nouveau corps

comme si les mots pouvaient faire tomber l’espace d’une rêverie

Les épées de Damoclès ».

Le mal semble avoir décuplé l’amour que ce père affectueux éprouve pour sa petite fille adorée, il lui dit des mots d’amour, d’affection, impuissant qu’il est devant la maladie :

« je t’écris mes sentiments

pour ne pas que tu aies peur

pardonne-moi si je ne sais pas y faire ».

Il cherche à lui faire comprendre que tant qu’il sera là, tout se passera bien pour elle, essayant ainsi de la rassurer et de lui apporter un peu de quiétude :

« que tu avais peur

Que nous n’étions pas là

Que tu nous appelais

Et qu’on ne t’a pas entendue

Mais nous saurons

Que c’est parce que

Nous étions occupés

A jouer les aiguilleurs

De ton sommeil

Prêts à intervenir en cas de problèmes ».

Ainsi, Thierry met en vers son immense amour pour cette enfant affligée d’un mal injuste, laissant libre cours à son immense talent de poète pour la distraire à son univers de souffrance, essayant de la faire vivre comme une enfant normale. Il lui raconte l’école, la maison, les animaux… tout le petit monde ravissant dans lequel elle vit pour le bonheur de ses parents, soustraite au mal par cet amour familial.

Un recueil émouvant, l’amour d‘un père pour sa fille souffrante chérie qu’il voudrait guérir avec les mots d’amour qu’il partage chaque soir avec elle. De la poésie pour enfant, de la poésie pour papa thérapeute, de la poésie à partager avec un enfant même s’il ne souffre pas. Et quand il souffre, parfois la poésie l’emporte :

« parfois la toux s’arrête brutalement

ne demande pas son reste

termine son chantier dans les airs

près des oreilles tremblantes

la nuit  la transforme en enclume ».

 

 

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