La femme égarée – Tim Winton
Jennifer et Scully quittent leur vie en Australie pour visiter l’Europe et tombent amoureux d’une misérable bicoque en Irlande qu’ils décident de retaper. Jennifer et leur fille, Billie, repartent en Australie pour liquider la maison et leurs affaires pendant que Scully rend la bicoque habitable. Mais au retour, seule Billie sort de l’avion, muette, ne pouvant expliquer l’absence de Jennifer. Scully entraîne alors sa fille dans une « road movie » sur les routes de leurs anciens voyages à travers l’Europe pour retrouver Jennifer ou au moins comprendre pourquoi elle a disparu. Le scénario ne manque certes pas d’intérêt mais le roman part alors totalement en vrille, plus rien n’est crédible, l’incohérence est permanente, l’écriture est quelconque et les chapitres inutiles abondent.
Un célèbre critique cinématographique de la TSR disait lors de sa dernière émission qu’il avait au cours de sa longue carrière côtoyé de grands artistes mais aussi tous ceux qui font partie des « chargeurs réunis » c’est-à-dire ceux qui en font systématiquement trop. Eh bien tu vois Tim, s’il existait un tel club pour les écrivains, tu pourrais en être le président car là tu nous as véritablement gâtés ! Et tu le sais car, dès la page 188, tu nous dis « Qu’allait-il encore lui arriver ? », nous nous le demandions bien tant la pauvre fille (il s’agit de Billie) en avait déjà subi alors qu’il restait encore près de 200 pages à ton ouvrage ! As-tu compté combien de fois le pauvre Scully a vomi dans cette histoire, combien de fois ses couilles ont détecté les ennuis, elles ont même sonné comme des clochettes (sic). Pourquoi faire 400 pages dont la moitié de remplissage quand 200 à 250 auraient suffi pour tricoter, à partir de cet argument, une belle histoire écrite sur le fil du rasoir.
Ce roman est parti sur une bonne idée pour finir en un ramassis d’avatars de plus en plus sordides sans queue ni tête et sans chute. Un roman qui sent la commande bâclée ou l’à valoir à justifier.