Le petit Jésus et la vie sexuelle des poètes – Eric Dejaeger
Ne vous laissez pas abuser par le chatoiement de la couverture de ce recueil composée de collages de Jean-Paul Verstraeten, sous cette une aguichante, vous ne trouverez aucun texte ou autre document à l’honneur de l’arc-en-ciel ou des couleurs qui le composent. Non, vous n’y trouverez que des textes noirs, cyniques, sadiques, mais drôles, incongrus, surprenants, plein de l’humour noir dont Eric Dejaeger inonde régulièrement ses lignes pour le plus grand plaisir de ses lecteurs.
Dans ce recueil, Eric raconte les aventures burlesques d’héroïnes ou de héros qui ont toutes et tous en commun une immense admiration pour un écrivain célèbre connu du seul auteur : Edgar Skomanski en qui l’éditeur voit l’auteur lui-même ou son idole, l’écrivain qu’il vénère par-dessus tous les autres : Jacques Sternberg dont il est l’un des meilleurs spécialistes. Pour ma part, j’aimerais croire que ce Skomanski n’est qu’un double de Jacques Sternberg et que l’auteur est trop modeste pour s’admirer lui-même au point de se mettre en scène dans son recueil.
J’ai lu plusieurs recueils de poésie, d’aphorismes, de textes courts, de nouvelles et même deux romans d’Eric mais je crois que ce recueil est l’un de ses livres que j’ai préférés. Les nouvelles de ce recueil sont souvent inventives, les intrigues surprendront bien des lecteurs, l’écriture en est séduisante et, pour faire bonne mesure, l’auteur a parsemé ses textes de mots particulièrement rares, des mots qui souvent sonnent très joliment et fleurissent gaiement ses lignes.
Et déformation presque professionnelle ? Eric n’a pas hésité à glisser dans ses lignes quelques aphorismes du meilleur aloi comme ces titres d’œuvres attribuées à Skomanski : « Les sept nains de jardin dans la neige blanche », « Déraillement du train-train quotidien »…