Divan – Martha Medeiros
« Je pense comme un homme, mais je ressens comme une femme. » Quarante ans et des poussières, Mercedes qui aime son mari, connait l’orgasme régulièrement et élève trois enfants en bonne santé, sombre cependant dans une sorte de mélancolie, d’ennui, de routine confortable mais peu motivante, et se retrouve sur le divan d’un psychologue. Elle raconte son existence, le décès prématuré de sa mère, sa vie d’épouse, ses insatisfactions, ses infidélités, sa rupture avec son amant, son divorce et sa solitude.
Elle voulait être encore séduite, elle avait encore besoin de vibrer et aussi de faire vibrer pour se convaincre qu’elle n’était pas déjà une vieille abandonnée par sa sexualité. Elle avait besoin de romantisme, de mise en scène, d’être rassurée sur ses aptitudes à être femme, à être désirée. Elle voulait être amoureuse rien qu’à l’idée d’être amoureuse.
C’est l’histoire de bien des femmes qui veulent donner du sens à cet espace qui se créée quand les enfants ont moins besoin de la mère et avant que celle-ci ne devienne grand-mère, quand la femme a encore des désirs charnels, que son cœur s’enflamme encore et que sa raison refuse d’idée de vieillir, le mot même de ménopause. Ce moment où la vie laisse un peu plus de temps pour faire le premier bilan d’une partie importante de l’existence qui s’est déjà écoulée, l’instant où il faut accomplir ce dont on a toujours rêvé et qu’on n’aura plus guère l’occasion de réaliser.
Sous forme de chapitres très courts, le temps d’une consultation, Martha Medeiros nous emmène, à travers ce roman, dans une recherche introspective à la découverte de la part cachée de notre personnalité, celle qui ne s’exprime jamais mais qui vit tout de même. « Tout le monde a un côté qui ne voit pas le jour et qui survit, malgré tout. » Cette partie de l’individu qui a aussi ses exigences et qui réclame son dû insatisfait quand la vie atteint la plénitude et commence déjà à s’infléchir vers la partie descendante qui emmène à l’issue fatale.