Le secret de l’orfèvre – Elia Barceló
Voilà encore une belle démonstration qui prouve avec talent que la quantité n’est pas forcément nécessaire à la qualité. En effet, ce petit livre, tout petit même, nous entraîne dans un voyage sur les pas d’un jeune ibérique devenu orfèvre de renom à New York qui, passant par son village natal, entreprend sans le savoir, a priori, un voyage dans le temps plein de surprises et de révélations. En prenant le train pour rejoindre l’avion qui le conduira en Amérique, il ne peut résister à l’envie de redécouvrir le village qui l’a vu naître, il y a bien longtemps déjà. Mais, à son réveil, il découvre avec surprise qu’il est maintenant en 1952 et qu’il vit dans son village natal comme il était à cette époque là alors que lui est désormais en 1999. Alors, Elia nous entraîne avec habilité, finesse et malice dans un jeu de piste où l’un va essayer de conjuguer l’avenir de l’autre avec son passé et en reconquérant la femme qui l’a initié aux plaisirs de l’amour quand il était un jeune homme encore naïf. Mais l’histoire, même quand on mélange les temps avec la plus grande adresse, est bien difficile à réinterpréter et réserve parfois bien des surprises.
Un bouquet de fraîcheur, un petit bonheur de lecture et un grand livre, même s’il est tout petit, car non seulement le sujet est original et bien interprété mais le livre est aussi écrit avec talent et justesse, sur le bon tempo. Et, Elia se glisse avec aisance dans la peau d’un homme pour apporter sensibilité et sensualité à ce récit intemporel car l’amour peut résister à l’emprise de l’âge et toujours briser les cœurs.