14 septembre 2015 ~ 0 Commentaire

Monsieur le comte au pied de la lettre – Philippe Annocque

Monsieur Le Comte, patronyme ? Titre de noblesse ? Ambiguïté ! Philippe Annocque, dans ce texte a br bra ca ca dabrantesque, conte, à compte (qui n’est pas d’auteur, ni d’éditeur) le conte de Monsieur Le Comte qui connait moult avatars dans ses pérégrinations picaresques. Un texte rempli, presque à saturation, de figures de style, de références littéraires ou autres, de jeux de mots, d’allusions diverses et variées mais pas avariées, à varier seulement (ça c’est le maître qui le dit), des mots ou expressions à double sens, etc…

Un texte à l’usage de tous les enseignants pour étudier la ponctuation sous toutes ses formes, dans tous ses signes, et l’art de semer ceux-ci de la meilleure façon pour fluidifier la lecture. Mais aussi une étude sur la musique du texte avec des variations sur le br, br , …, sur le ca, ca, …, le ch, ch, …, et d’autres encore. En musicologie, on évoquerait peut-être une studieuse étude, ou peut-être une fantaisiste fantaisie, ou même une étude fantaisiste, ou, pourquoi pas, une fantaisie éducative mais, peu importe le flacon, c’est le contenu qui nous intéresse, le texte : de la littérature de haut vol, ciselée, façonnée, huilée, pesée, soupesée, repesée.

Et, pour ne pas perdre le fil de l’histoire, qui n’existe pas d’ailleurs, il faut suivre le fil de Philippe pour savoir ce qu’Annocque à derrière la nuque : une littérature qui laisse un peu de place entre les lignes pour imaginer un univers social cher à l’auteur et même, en lisant plus lentement, les fantasmes qu’il n’a pu contenir et qu’il espère nous faire partager au moins le temps de cette lecture.

Sur un ton plein d’ironie, de drôlerie, d’humour, l’auteur fait preuve d’une agile agilité, d’une imaginative imagination, d’une inventive inventivité, et d’autres choses encore comme ce jeu sur le sur le double, l’un et l’autre, l’un ou l’autre l’un sans l’autre, l’un avec l’autre, l’autre et l’un pour faire l’un d’avant.

J’ai pensé, évidemment, à Raymond Queneau, abusivement peut-être, et, j’en ai oublié de vous parler de l’histoire de Monsieur Le Comte, il doit livrer des publicités, déboucher des WC et puis…, et puis…, je ne sais plus et de toute façon ça n’a pas beaucoup d’importance puisque Monsieur Le Comte est tombé en abyme dans son histoire. Un véritable aveu de vaineté.

« L’écrit vain succède logiquement et historiquement au dit vain. »

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